La mini forêt présentée aux habitants
La répartition d’un programme de 337 à 350 logements environ sur la totalité du quartier se fera entre des densités et des formes urbaines et architecturales diversifiées, l’un des facteurs de la mixité sociale.
Jeudi dernier dans la salle Jean Carmet, les élus de Mûrs-Erigné avaient convié les habitants du bourg de Mûrs et ceux du quartier pour une présentation de la future Mini-forêt.
LA MINI FORET – Un projet innovant au cœur du quartier
"La vie de ce projet dépendra de l'adhésion des habitants", c'est avec ces mots que Monsieur Laplace, adjoint à l'urbanisme a commencé la réunion publique. En effet, ce projet innovant ne peut se réaliser que s'il est partagé. Après avoir présenté les équipes (Monsieur Lescouarnec d'ID UP, Madame Couteaudier d'Alter et Monsieur Croissant de l'ESA), l'élu a repris la genèse de ce beau projet.
Installée au coeur de la première tranche du quartier des Hauts de Mûrs, la mini forêt vient prendre place sur un espace dont l’activité a été définie à la suite des ateliers de concertation engagés au début du projet. Dans un souci de co-construction de projet, la collectivité a souhaité que les futurs habitants et riverains s’approprient cet espace et lui donne une identité. De là est née une expérimentation de mini-forêt sur un terrain de 2 000 m² situé au sud du cimetière de Mûrs, et attenant à l’ilot des logements intermédiaires.
Le concept de mini-forêt s’inspire de la méthode du paysagiste japonais Miyawaki. Cette méthode consiste à recréer un peuplement dense d’arbres d’essences indigènes sur un espace réduit. Ainsi, 2 500 jeunes pousses seront plantés sur 900 m², soit environ 3 arbres par m².
Cette technique permet de reproduire de manière accélérée le développement d’une forêt primaire. Les plantes cherchant la lumière, elles vont du fait de la densité de plantation chercher à croître le plus rapidement possible. Les facultés d’une forêt classique sont ainsi démultipliées pour :
- que la croissance soit 10 fois plus rapide,
- que la mini-forêt soit 30 fois plus dense
- et qu’elle accueille 100 fois plus de biodiversité.
Olivier Lescouarnec, paysagiste chez ID UP détaille le projet.
« Dès le début, à la demande de la ville et d’Alter et suite aux ateliers de concertation réalisés en 2019, on a intégré un espace pour un parc paysager qui s’est petit à petit transformé dans un concept de mini-forêt. On a conçu le site en reprenant les éléments ressortis dans les enquêtes et notamment dans la dernière réalisée au printemps 2021. Après trois schémas d’aménagement différents dont un où l’on trouvait la forêt au milieu, nous avons opté pour un schéma définitif plus traversant.
Le site est ainsi dessiné comme une clairière au milieu d’un boisement dense répartis en deux espaces. 3 axes de pénétrations permettent d’entrer sur le site et convergent dans un point central où l’on retrouve les bancs, les tables et les jeux. Ces axes ainsi que l’espace central sont réalisés en arène granitique, matériaux sobre, économe et qui donne un côté naturel au site. Les jeux et le mobilier sont naturellement en bois pour se fondre dans le paysage et éviter de réfléchir la lumière.
Trois espaces vont donc être plantés autour de la clairière. Y seront plantés des essences locales (erable, charme, châtaigner, Chêne robur…). Au sud, le bosquet viendra faire la jonction avec une haie existante dense qui a été remise en valeur. L’idée étant d’apporter de la continuité à la biodiversité. Autour des bosquets, un chemin enherbé vient serpenter tout autour du site et traverser une prairie. Il permet de relier les stationnements au nord, au chemin de ronde et de randonnée au sud ; chemin qui fait le tour du quartier. Sur la partie basse du site, des fruitiers (pommier, abricotier, myrtillier…) vont être plantés entre la haie et l’ilot de logements intermédiaires ».
Les bénéfices d’une mini-forêt sont nombreux :
- Stockage des émissions carbone
- Suppression des îlots de chaleur
- Diminution du bruit
- Protection contre le vent et l’érosion
- Dépollution de l’air
- Refuge pour la biodiversité
- Amélioration du bien-être
Avant de passer à la concrétisation de ce projet, une enquête a été menée ce printemps auprès des riverains et habitants du bourg de Mûrs. Les résultats de cette enquête ont permis de constater que sur 53 personnes consultées, la ½ a adhéré au projet et que plus de 75 % sont prêts à s’investir dans la réalisation de ce projet.
Une plantation collective et participative
En attendant la plantation fixée en automne, sous réserve des conditions sanitaires, les sols vont être préparés une première fois à partir de la fin juin. L’idée est de faire respirer la terre qui a servi aux emprises chantiers et de lui redonner « vie ». En octobre, la terre sera amendée une nouvelle fois avant les plantations.
Celles-ci seront participatives et associeront autant les enfants que les adultes. Cette initiative citoyenne sera peut-être l’occasion de faire rencontrer les voisin.es et d’en connaître plus sur les espèces locales d’arbres et d’arbustes.
Elles auront lieu les vendredi 19 novembre (Plantations avec les écoles et associations) et samedi 20 novembre (Plantations avec le grand public).